Lido Albanesi, un défenseur de classe

Lido Albanesi a sans doute été le meilleur défenseur ayant porté les couleurs de l’Amiens A.C. à l’époque du professionnalisme. Mais c’est au Havre qu’il a acquis une renommée nationale.

Avoir 20 ans en 1941 n’était pas le meilleur âge pour faire une longue carrière de footballeur professionnel. Lido Albanesi a fait partie de cette génération de joueurs dont la Deuxième guerre mondiale et l’Occupation amputèrent une belle partie de la carrière. Originaire de Foligno, en Italie centrale, où il était né en 1921, il était venu en France avec ses parents, lors de la grande vague d’émigration italienne de l’entre-deux Guerres. C’est au S.C.Albert, cité meurtrie par la guerre et centre de l’industrie aéronautique, qu’il avait fait ses premiers pas de footballeur, là où débutait aussi le futur gardien de but d’Amiens Jean Capart.

C’est sous les couleurs du G.S.P.Albert (Groupement sportif picard) qu’il se fit remarquer dans les années 1943-45, au point que l’Amiens A.C. l’enrôla quand le club obtint de nouveau le statut professionnel. Il avait déjà 24 ans quand il fit ses débuts en pros. Repéré comme attaquant, c’est en défense qu’il s’imposa par la netteté de ses interventions.

Dès lors, tant comme arrière latéral que comme défenseur central, il fut un élément essentiel de la défense d’Amiens, sous la conduite des entraîneurs successifs, Kai Andrup (1945-46),  Pierre Illiet (1946-47) et Mony Braunstein (de 1947 à 1949). Rarement absent, il disputa en 4 saisons plus de 140 matches officiels sous le maillot azur et noir.

Lido Albanesi sous le maillot d’Amiens, en 1948.

A l’issue de la saison 1948-49, Lido Albanesi fut transféré au Havre, dans le même temps où René Salembier faisait le chemin inverse. Le hasard voulut que son premier match officiel sous ses nouvelles couleurs fût disputé au stade Moulonguet, le 21 août 1949 (Amiens-Le Havre, 1-0). Cette première saison fut une grande réussite pour le vieux club normand, entraîné par Jules Bigot. Deuxième au classement derrière Nîmes, Le Havre reprenait place parmi l’élite du football français. Albanesi disputa tous les matches de cette reconquête. Dans le même temps, il fut sélectionné 4 fois en équipe de France B, avec ses coéquipiers du Havre Ruminski, Bihel, Stricanne et Saunier.

Comme son club, Albanesi franchit valeureusement la marche de la division 1 dont il fut un des meilleurs défenseurs jusqu’en 1954. A tel point qu’il fut appelé à 9 reprises en équipe de France A, entre 1951 et 1953. Mais chez les Bleus, il ne fut titulaire que… du banc de touche. Au poste d’arrière droit où furent appelés dans cette période André Grillon, Guy Huguet, André Jacowski, Lazare Gianessi, lui n’entra jamais en jeu.

Lors d’une récente rencontre à laquelle participait Patricia, la fille du joueur, Michel Hidalgo, qui fut son co-équipier au Havre de 1952 à 1954, se souvenait de façon élogieuse de la classe de Lido Albanesi, tant sur le terrain qu’en dehors. A la fin de sa carrière professionnelle,  il fut entraîneur du club de Brassac-les-Mines, en Auvergne.

Didier Braun

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